Manuel Valls avait-il promis de dire la vérité ? Le budget de la France pour 2015 n’est en réalité qu’une succession d’habiletés, de roueries, d’acrobaties, bref de mensonges. Fausse, la prétendue baisse de 2,5 milliards d’euros des dépenses de l’administration : cette économie est seulement rendue possible par les très bas taux d’intérêt actuels. Mensonge, l’annonce d’un grand effort de suppression de 1 200 postes d’agents de l’Etat sur quelque 2,5 millions de fonctionnaires : c’est deux fois moins que l’an dernier et, de toute façon, l’Etat ne sait pas précisément combien d’agents relèvent, par exemple, du ministère de l’Education nationale.
Mensonge, la promesse de faire de l’emploi et de la lutte contre le chômage la priorité du gouvernement : ce budget subit l’une des plus fortes baisses de tous les ministères avec 3 % de réduction. Mensonge, l’engagement en faveur de la transition énergétique : c’est l’autre coup de faucheuse budgétaire, - 5,8 %. Bricolée, la suppression de l’impôt sur le revenu des plus modestes : outre que les Français qui payent cet impôt sont désormais minoritaires et donc menacés d’être toujours moins nombreux à payer toujours davantage, ce qui est donné aux plus modestes d’une main est repris de l’autre. Car une fois de plus, la promesse de ne pas augmenter un seul impôt est un mensonge : en quelques jours, c’est une demi-douzaine d’impôts et taxes supplémentaires qui ont été dévoilés. Mensonge encore, la prévision de croissance fixée à 1 %, ce que le Haut Conseil des Finances publiques n’a pas tardé à dénoncer comme très improbable, jetant ainsi un doute profond sur l’ensemble de l’architecture budgétaire.
Ce budget est un tissu d’approximations et de trompe-l’œil. A ce niveau-là, cela devient un mensonge d’Etat.